Depuis qu’on l’a découvert lors de la saison 2012/2013 lors de ses premières apparitions chez les seniors de l’EST, Haythem Jouini n’a jamais réussi à décoller sa carrière de footballeur professionnel. A 29 ans, il semble trouver enfin le filon pour démarrer son envol.
Le public sportif l’a découvert il y a dix ans. Il avait à peine 19 ans et venait lancé dans le bain par Nabil Maâloul, alors entraîneur de l’Espérance de Tunis. C’était durant la saison 2012/2013 quand il avait accédé pour la première fois à l’équipe senior de l’EST. L’équipe a été reprise ensuite par Maher Kanzari qui avait décidé de l’encourager en l’alignant durant cinq matches de suite. Des matches lors desquels le jeune Haythem Jouini avait explosé.
Et alors que tous les observateurs lui prédisaient une grande carrière, le jeune Jouini a tout d’un coup perdu tous ses moyens, ne trouvant plus le chemin des filets, à même de perdre tous ses repères. A l’époque, on pensait que le jeune joueur n’avait pas su gérer son énergie et qu’il s’est vidé physiquement, outre que le mental ne suivait plus… La suite a été tout autre.
Le jeune prodige a sombré et malgré les efforts des entraîneurs qui se sont succédé à la tête de l’Espérance, Jouini n’est jamais parvenu à retrouver la sérénité de ses débuts et il a fini par quitter le Parc B en janvier 2020 à destination de l’Arabie saoudite où il a porté les couleurs du club d’Al-Aïn.
La vie d’expatrié
En prenant l’avion pour l’Arabie saoudite, ce n’était pas sa première aventure footballistique à l’étranger puisqu’il a été prêté auparavant au club espagnol CD Teneriffa, et ce, durant la saison 2016/2017. Après l’Espagne et l’Arabie saoudite, Jouini a traîné sa bosse en Egypte où il a endossé le maillot d’El Mokawloon, puis en Libye où il a été recruté par Ahly Benghazi avant de revenir au pays, l’été dernier, en signant au profit du Stade Tunisien.
Une seconde jeunesse…
La vie d’expatrié semble avoir réussi à Jouini qui a retrouvé, sous les couleurs du Stade Tunisien, la sérénité de ses débuts. Une seconde jeunesse retrouvée au Bardo qui lui a ouvert la porte de la sélection nationale. Il a été, en effet, convoqué par Jalel Kadri pour la double confrontation contre la Libye.
L’attaquant du Stade Tunisien a saisi sa chance à merveille. Incorporé après l’heure de jeu, il s’est défoncé à fond pour trouver le chemin des filets. Après une première occasion lamentablement ratée en tirant à côté alors qu’il a été servi sur un plateau et se trouvant seul face au portier libyen, Jouini s’est rattrapé par la suite en triplant la mise suite à une action collective : un coup franc bien botté par Ali Maâloul, reprise de la tête de Meriah suivie d’une pichenette de Skhiri et l’attaquant stadiste de terminer le travail.
Un but qui lui a valu la titularisation au match retour contre la Libye sur la pelouse d’un stade qu’il connaît très bien, celui de Benghazi. Encore une fois, Ali Maâloul était à la manette en tirant un corner et la tête plongeante de Jouini d’offrir le but de la victoire et de la qualification à la phase finale de la prochaine CAN après seulement 16 minutes de jeu.
A 29 ans, Haythem Jouini semble trouver enfin le filon pour démarrer, enfin, sa carrière. Il a saisi sa chance en sélection, réussissant en l’espace de quelques jours à entrer dans le moule. Jouini est un joueur au talent certain. Sa grande carrière est sur le point de démarrer à condition de savoir maintenir le cap et ne pas fléchir au bout de cinq matches comme à ses débuts. A 29 ans, il a encore des années devant lui pour se rattraper et faire la grande carrière dont il rêvait et qu’il mérite au vu de son talent.